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Pendant la dictature des Duvalier, il était interdit aux mouvements sociaux d'organiser des rencontres voire même d'exister. La chute du régime provoque des réclamations de droits et libertés, mais la démocratie n'a pas réussi à s'installer et les mentalités se referment. Les féministes ont effectué un travail important pour mettre fin aux injustices qu'elles subissent et pour informer les femmes de leurs droits. Cependant, l'instabilité politique persistante sous le président Aristide empêche la société haïtienne d'avancer dans le sens de la démocratie tandis que les femmes sont toujours victimes de viols et de meurtres.
Les questions liées aux femmes et à l'égalité des sexes brillaient par leur absence lors de la Conférence internationale des donateurs pour Haïti tenue en 2010 et au cours de laquelle des milliards de dollars étaient promis pour financer la reconstruction. Le plan d'action national d'Haïti, qui définit les orientations à suivre en matière d'efforts de reconstruction et d'allocation des ressources, s'est basé sur l'évaluation conjointe des besoins post-séisme (PDNA) qui n'intègre pas la dimension de genre aux stratégies proposées. Des organisations féministes internationales organisaient donc leur propre conférence au cours de laquelle elles lançaient un Rapport parallèle en matière d'égalité hommes-femmes qui analyse et répond au PDNA avec la question de genre en toile de fond.
Le concept d’État fragile, dont on qualifie des pays comme Haïti, est utilisé pour caractériser une instabilité politique. L’auteure argumente que cette forme de classement s’inscrit dans une logique colonialiste où les états dits fragiles seraient simplement défectueux par rapport au modèle libéral démocratique occidental. Le féminisme décolonial propose une déconstruction de ce genre de termes issus d'idéologies coloniales, ce qui permettrait à ces états d’analyser leur histoire et de penser leur société d'après leur situation singulière.
On examine ici l’efficacité de la réponse policière et judiciaire aux plaintes pour viol dans cinq commissariats et sous-commissariats de Port-au-Prince. Entre juin et août 2010, la Section des droits de l’homme (SDH) du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a suivi 62 plaintes y ayant été enregistrées et a constaté qu’aucune d’elles n’a été jugée par un tribunal compétent, plus d’un an après. On présente le contexte en faisant un survol de la situation des violences sexuelles et basées sur le genre en Haïti, puis on discute de la réponse de la police nationale et du système judiciaire et formule des recommandations.
Ce rapport au Conseil des droits de l’homme des Nations unies par une coalition d’organisations féministes haïtiennes porte sur la condition des femmes et plus particulièrement, sur la question des violences faites aux femmes. Il décrit les obstacles rencontrés par les victimes de violences sexuelles et familiales pour accéder à la justice ainsi que les facteurs qui nuisent à la participation politique des femmes et bafouent leurs droits civils, puis il formule des recommandations.