In the immediate aftermath of the Haitian earthquake on January 12, 2010, the representative victim-survivor in multiple media sites appeared to the world in the face of the Haitian child-cum-orphan. This poignant image of loss and suffering lent urgency to a range of altruistic responses—or rather, paternalistic interventions—by white families in the U.S. I argue that in both narrative and practice, dominant constructions of normative (white) motherhood were exaggerated and made hypervisible, which propelled the actual lived experience of Haitian mothers further into oblivion. In this article, I examine the discursive formations that produce Haitian women as “deviant black mothers” in transnational contexts. In similar ways, “the beggar mother” construct in the Dominican national media engenders powerful ideas about maternal neglect that link up with constructions of migrant illegality, criminality, and poverty. Drawing upon black and transnational feminist empirical analysis, I demonstrate how such discursive formations affectively circulate within transnational imaginaries and quotidian racial intimacies to effect forms of surveillance, objectification, and regulation of Haitian women and, by extension, their children who face an ever-greater risk of “statelessness.”
Immédiatement après le tremblement de terre en Haïti du 12 janvier 2010, la victime survivante est apparue au monde entier sous les traits de l'enfant haïtien orphelin. Cette image poignante, reflétant la perte et la souffrance a donné un caractère d'urgence à la situation et à entrainer dans toute une série de réponses interétatique - ou plutôt d'interventions paternalistes - de la part des familles blanches des États-Unis. Je soutiens que, tant dans le récit que dans la pratique, les constructions dominantes de la maternité normative (blanche) ont été exagérées et rendues hypervariables, ce qui a propulsé dans l'oubli l'expérience réelle vécue par les mères haïtiennes. Dans cet article, j'examine les formations discursives qui font des femmes haïtiennes des « mères noires déviantes » dans des contextes transnationaux. De la même manière, la construction de "la mère mendiante" dans les médias nationaux dominicains engendre des idées puissantes sur la négligence maternelle, qui sont liées aux constructions de l'illégalité, de la criminalité et de la pauvreté des migrants. En m'appuyant sur des analyses empiriques féministes noires et transnationales, je démontre comment ces fabrications discursives circulent de manière affective dans les imaginaires transnationaux et les intimités raciales quotidiennes pour mettre en place des formes de surveillance, d'objectivation et de régulation des femmes haïtiennes et, par extension, de leurs enfants qui sont confrontés à un risque toujours plus grand « d’apatride ». (Traduit par Mouka)