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Femmes esclaves dans les Amériques (XVIème-XIXème siècles) : Infériorité imposée, résistance assumée
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En créole, l’expression kanpe signifie « se tenir debout ». C’est ce que fait continuellement le mouvement féministe haïtien. On montre ici la volonté des féministes participer à la reconstruction du pays après le séisme de janvier 2010, et ce, en relation avec l’aide internationale. Les féministes haïtiennes doivent affronter l’imposition des idées de ces organisations au détriment de leurs propres projets. Au niveau national, elles tentent de faire reconnaître les actions persistantes des femmes dans l’histoire haïtienne comme leur lutte pour la construction démocratique du pays.
Un an après le séisme qui a ravagé Haïti, plus d’un million de personnes vivaient encore dans des camps de fortune, synonymes de pauvreté, d’inégalités et de vulnérabilités. Selon Amnistie internationale, la vie dans ces camps était ponctuée de violences sexuelles. Au fil des récits d’une cinquantaine de filles et de femmes, on appelle à l’action, au devoir de protection des femmes et à une reconstruction prenant en compte les risques rencontrés par les femmes ainsi que leurs besoins spécifiques, jusque-là ignorés. La hausse des violences témoigne de besoins criants, d’autant plus que les mécanismes de protection ont été lourdement affaiblis après le séisme, ce qui rend l’accès à l’aide médicale et judiciaire encore plus difficile.
Le tremblement de terre de 2010 a entraîné l'effondrement de l'infrastructure sociale, économique et sanitaire en Haïti. En 2015, plus d'un quart de million de personnes était encore déplacées à l'intérieur du pays. Or on sait que les femmes déplacées sont plus vulnérables à la violence du partenaire intime en raison de l'augmentation de la pauvreté et de la réduction de leurs réseaux communautaires. Cette étude a exploré l'impact de la participation à Famn an Aksyon Pou Santé Yo (FASY), une intervention de groupe en prévention du VIH, sur l'agentivité de femmes de Léogâne, en Haïti. Des groupes de discussion avec ces femmes déplacées, participantes à FASY, ainsi que des entretiens individuels avec des pairs aidants ont été menés. Outre la description de plusieurs formes de violence, différentes formes d'agentivité ont aussi été précisées ainsi que des obstacles à son expression.
Les femmes occupent une place centrale dans l'économie sociale et solidaire en Haïti. Se basant sur des données probantes, l’article montre que leur rôle est incontournable dans l'industrie de l'agriculture et des services, aussi bien que dans l'éducation et la prise en charge des familles. Il faut combattre la marginalisation des femmes haïtiennes – reléguées entre autres à la prostitution, à la domesticité et à l'informel – et réclamer leur droit à l'éducation et à la prise en charge.
Depuis son indépendance, Haïti souffre de multiples crises politiques, économiques et environnementales. La transition vers la démocratie s'avère difficile puisque la gestion du développement est effectuée par l’aide internationale. Celle-ci nécessite une ouverture de l’économie haïtienne à l’exploitation du travail et des ressources via l’emprunt d’argent. Le profit de ces efforts de développement n'est pas investi dans le pays. Il enrichit plutôt les élites mondiales. De plus, les crises au niveau politique causent l’arrêt de l’aide internationale. La société haïtienne est hantée par un passé violent, qui génère une ambiance d’insécurité, ce qui rend complexe la mise en place d’une transition démocratique pourtant demandée par l’aide internationale.