Presenting incisive original readings of French writing about the Caribbean from the inception of colonization in the 1640s until the onset of the Haitian Revolution in the 1790s, Doris Garraway sheds new light on a significant chapter in French colonial history. At the same time, she makes a pathbreaking contribution to the study of the cultural contact, creolization, and social transformation that resulted in one of the most profitable yet brutal slave societies in history. Garraway’s readings highlight how French colonial writers characterized the Caribbean as a space of spiritual, social, and moral depravity. While tracing this critique in colonial accounts of Island Carib cultures, piracy, spirit beliefs, slavery, miscegenation, and incest, Garraway develops a theory of “the libertine colony.” She argues that desire and sexuality were fundamental to practices of domination, laws of exclusion, and constructions of race in the slave societies of the colonial French Caribbean.
Among the texts Garraway analyzes are missionary histories by Jean-Baptiste Du Tertre, Raymond Breton, and Jean-Baptiste Labat; narratives of adventure and transgression written by pirates and others outside the official civil and religious power structures; travel accounts; treatises on slavery and colonial administration in Saint-Domingue; the first colonial novel written in French; and the earliest linguistic description of the native Carib language. Garraway also analyzes legislation—including the Code noir—that codified slavery and other racialized power relations. The Libertine Colony is both a rich cultural history of creolization as revealed in Francophone colonial literature and an important contribution to theoretical arguments about how literary critics and historians should approach colonial discourse and cultural representations of slave societies.
En présentant des lectures originales et incisives des écrits français sur les Caraïbes depuis le début de la colonisation dans les années 1640 jusqu'au début de la révolution haïtienne dans les années 1790, Doris Garraway jette un nouvel éclairage sur un chapitre important de l'histoire coloniale française. En même temps, elle apporte une contribution novatrice à l'étude du contact culturel, de la créolisation et de la transformation sociale qui ont donné naissance à l'une des sociétés esclavagistes les plus rentables et les plus brutales de l'histoire. Les lectures de Garraway mettent en évidence comment les écrivains coloniaux français ont caractérisé les Caraïbes comme un espace de dépravation spirituelle, sociale et morale. Tout en retraçant cette critique dans les récits coloniaux sur les cultures des Caraïbes insulaires, la piraterie, les croyances spirituelles, l'esclavage, le métissage et l'inceste, Garraway développe une théorie de la « colonie libertine ». Elle soutient que le désir et la sexualité étaient fondamentaux pour les pratiques de domination, les lois d'exclusion et les constructions raciales dans les sociétés esclavagistes des Caraïbes coloniales françaises.
Parmi les textes analysés par Garraway figurent les histoires des missionnaires Jean-Baptiste Du Tertre, Raymond Breton et Jean-Baptiste Labat ; des récits d'aventure et de transgressions écrits par des pirates et d'autres en dehors des structures officielles du pouvoir civil et religieux ; des récits de voyage ; des traités sur l'esclavage et l'administration coloniale à Saint-Domingue ; le premier roman colonial écrit en français ; et la première description linguistique de la langue indigène des Caraïbes. Garraway analyse également la législation — y compris le Code noir — qui a codifié l'esclavage et d'autres relations de pouvoir radicalisées. The Libertine Colony est à la fois une riche histoire culturelle de la créolisation telle qu'elle se révèle dans la littérature coloniale francophone et une contribution importante aux arguments théoriques sur la façon dont les critiques littéraires et les historiens devraient aborder le discours colonial et les représentations culturelles des sociétés esclavagistes. (Traduit par Mouka)