Haitian-American author Edwidge Danticat's new novel Claire of the Sea Light (2013) explores themes of love, loss, and death. The first character that is presented to us is Claire of the Sea Light, a seven-year-old girl, whose mother died giving birth to her and who is missing. It is at the intersection of this little girl's loss that all the other characters and topics unfold. Madame Gaëlle, an upper class woman who has a fabric shop in Ville Rose, decides to adopt Claire in order to give her a better life. In this essay I demonstrate that Edwidge Danticat articulates the nation as fundamentally constructed by the feminine positioning the daughter relationship with her biological mother and her adoptive mother as the most important bonds that the seven-year-old girl has throughout the novel. Women assume the role of guardians of the whole town, while at the same time, question and challenge Haiti's economic and social infrastructure. Furthermore, the author engages in a special literary creativity through the symbols of the sea, the frogs, and the ghosts to give a voice to displaced, marginalized, exploited and oppressed Haitian people as well as its nature. The purpose of the paper is to show a new way in rethinking feminist methodologies for researching the nation-state. Although the novel is set before the earthquake of January 2010, it is difficult to resist the temptation to see in the little girl's loss the nation-state's desire for repair. The imaginary reconstruction of the nation is located in modern Haitian literature as scholar Michael Dash mentions in Haiti and the Americas (2013). The theoretical framework of my paper is mostly based on works of feminism, identity and gender relations by Nira Yuval-Davis, Molara Ogundipe-Leslie, and bell hooks.
Le nouveau roman de l'auteur haïtien-américain Edwidge Danticat, Claire of the Sea Light (2013), explore les thèmes de l'amour, de la perte et de la mort. Le premier personnage qui nous est présenté est Claire of the Sea Light, une petite fille de sept ans, dont la mère est morte en la mettant au monde et qui a disparu. C'est à l'intersection de la perte de cette petite fille que tous les autres personnages et thèmes se déploient. Madame Gaëlle, une femme de la classe supérieure qui possède un magasin de tissus à Ville Rose, décide d'adopter Claire afin de lui offrir une vie meilleure. Dans cet essai, je démontre qu'Edwidge Danticat articule la nation comme étant fondamentalement construite par le féminin en positionnant la relation de la fille avec sa mère biologique et sa mère adoptive comme les liens les plus importants que la fillette de sept ans entretient tout au long du roman. Les femmes assument le rôle de gardiennes de toute la ville, tout en remettant en question l'infrastructure économique et sociale d'Haïti. En outre, l'auteur s'engage dans une créativité littéraire particulière à travers les symboles de la mer, des grenouilles et des fantômes pour donner une voix au peuple haïtien déplacé, marginalisé, exploité et opprimé ainsi qu'à sa nature. L'objectif de cet article est de montrer une nouvelle façon de repenser les méthodologies féministes pour la recherche sur l'État-nation. Bien que le roman se déroule avant le tremblement de terre de janvier 2010, il est difficile de résister à la tentation de voir dans la perte de la petite fille le désir de réparation de l'État-nation. L'imaginaire de la reconstruction de la nation se situe dans la littérature haïtienne moderne comme le mentionne le chercheur Michael Dash dans Haiti and the Americas (2013). Le cadre théorique de mon article est principalement basé sur les travaux de féminisme, d'identité et de relations de genre de Nira Yuval-Davis, Molara Ogundipe-Leslie, et bell hooks. (Traduit par Mouka)
Tous droits réservés. Republié avec l'autorisation du·de la détenteur·rice du droit d'auteur, Journal of International Women's Studies.