Background Abortion-related mortality accounts for 8% of all global maternal deaths and 97% of the estimated 25 million unsafe abortions performed each year occur in low- and middle-income countries. Haiti has the highest rate of maternal mortality in the western hemisphere and to further understand the circumstances of induced abortion in Haiti, the current work uses data from the 2012 Demographic and Health Survey (DHS) to describe the methods of induced abortion in Haiti between 2007–2012 and to identify potential factors associated with use of different abortion methods. Methods This is a secondary analysis of nationally representative cross-sectional data from the 2012 Haitian DHS, a two-stage cluster randomized household survey. Analysis included descriptive statistics on participant demographics, methods of abortion, and location of / assistant for the abortion. Multivariate regression was conducted to determine if demographic characteristics were associated with: 1) increased or decreased odds of having an abortion; or 2) increased or decreased odds of reporting an evidence based or non-evidence based method of abortion. Results Among the 14,287 women of childbearing age who completed the 2012 Haiti DHS survey, 289 women reported having an induced abortion in the previous five years. Recommended methods, manual vacuum aspiration (MVA) or misoprostol alone, were used in 26.6% of the abortions (n = 77). Additionally, 13.8% (n = 40) of abortions used these recommended methods in combination with a non-evidenced based method such as injections, plants or tablets. A total of 92 women had a dilation and curettage (D&C) abortion, either alone (n = 77) or in combination with another method (n = 15) and over a quarter (n = 80) of reported abortions were conducted by non-evidence based methods (n = 80). A majority of abortions using a recommended method were assisted by a relative/friend (n = 28) or were unassisted (n = 34). Most abortions occurred in private homes (n = 174) with hospitals/clinics being the second most common location (n = 84). Women in the middle (OR = 3.3, 95% CI = 2.0–5.6) and highest (OR = 7.4, 95% CI = 4.4–12.3) wealth brackets were more likely to have had an abortion in comparison to women in the lowest wealth bracket. Women who had ever been in a marital union were more likely to have had an abortion than those who had not. The only demographic factor predictive of aborting using a recommended method was living in an urban area, with urban-dwelling women being less likely to use a recommended abortion method (OR = 0.4, 95% CI = 0.2–0.9) in comparison with women living in rural settings. Conclusion In a nationally representative survey in Haiti, 2% of women of childbearing age reported having an abortion in the five years prior to the survey. A large proportion of these abortions were carried out using non-evidence based methods and over half occurred outside of the formal health care system. Understanding women’s attitudes, knowledge and barriers around abortion is paramount to improving knowledge and access to evidence-based abortion care in an effort to decrease maternal morbidity and mortality in Haiti.
Contexte La mortalité liée à l'avortement représente 8% de l'ensemble des décès maternels dans le monde et 97% des 25 millions d'avortements non sécurisés qu’on estime être pratiqués chaque année se produisent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Haïti a le taux de mortalité maternelle le plus élevé de l'hémisphère occidental et pour mieux comprendre les circonstances de l'avortement provoqué en Haïti, le travail actuel utilise les données de l'Enquête Mortalité, Morbidité et Utilisation des Services (EMMUS) de 2012 pour décrire les méthodes d'avortement provoqué en Haïti entre 2007-2012 et pour identifier des facteurs potentiels associés à l'utilisation de différentes méthodes d'avortement. Méthodes Il s'agit d'une analyse secondaire des données transversales représentatives au niveau national de l'EDS haïtienne de 2012, une enquête en grappes randomisée auprès des ménages en deux étapes. L'analyse comprenait des statistiques descriptives sur les données démographiques des participants, les méthodes d'avortement et le lieu de / l'assistant pour l'avortement. Une régression multivariée a été effectuée pour déterminer si les caractéristiques démographiques étaient associées à : 1) une augmentation ou une diminution de la probabilité d'avoir recours à l'avortement ; ou 2) une augmentation ou une diminution de la probabilité de déclarer une méthode d'avortement fondée ou non sur des preuves. Résultats Parmi les 14 287 femmes en âge de procréer ayant répondu à l'enquête EMMUS de 2012 d'Haïti, 289 femmes ont déclaré avoir subi un avortement provoqué au cours des cinq années précédentes. Les méthodes recommandées, l'aspiration manuelle intra-utérine (AMIU) ou le misoprostol seul, ont été utilisées dans 26,6 % des avortements (n = 77). De plus, 13,8% (n = 40) des avortements ont utilisé ces méthodes recommandées en combinaison avec une méthode non fondée sur des preuves, comme des injections, des plantes ou des comprimés. Au total, 92 femmes ont subi un avortement par dilatation et curetage (DC), soit seul (n = 77), soit en combinaison avec une autre méthode (n = 15) et plus d'un quart (n = 80) des avortements déclarés ont été réalisés par des méthodes non fondées sur des preuves (n = 80). La majorité des avortements utilisant une méthode recommandée ont été assistés par un parent/ami (n = 28) ou n'ont pas été assistés (n = 34). La plupart des avortements ont eu lieu dans des maisons privées (n = 174), les hôpitaux/cliniques étant le deuxième lieu le plus fréquent (n = 84). Les femmes appartenant aux catégories de richesse moyenne (OR = 3,3, IC 95 % = 2,0-5,6) et élevée (OR = 7,4, IC 95 % = 4,4-12,3) étaient plus susceptibles d'avoir subi un avortement que les femmes appartenant à la catégorie de richesse la plus faible. Les femmes qui avaient déjà été en union maritale étaient plus susceptibles d'avoir subi un avortement que celles qui ne l'avaient pas été. Le seul facteur démographique prédictif de l'utilisation d'une méthode d'avortement recommandée était le fait de vivre en zone urbaine, les femmes vivant en zone urbaine étant moins susceptibles d'utiliser une méthode d'avortement recommandée (OR = 0,4, IC 95% = 0,2-0,9) par rapport aux femmes vivant en zone rurale. Conclusion Dans une enquête représentative au niveau national en Haïti, 2% des femmes en âge de procréer ont déclaré avoir subi un avortement au cours des cinq années précédant l'enquête. Une grande partie de ces avortements ont été réalisés en utilisant des méthodes non fondées sur des preuves et plus de la moitié ont eu lieu en dehors du système de soins de santé formel. Il est essentiel de comprendre les attitudes, les connaissances et les obstacles des femmes en matière d'avortement pour améliorer les connaissances et l'accès à des soins d'avortement fondés sur des preuves afin de réduire la morbidité et la mortalité maternelles en Haïti. (Traduit par Mouka)
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