Background: Reliable evidence of the frequency and severity of human rights abuses in Haiti after the departure of the elected president in 2004 was scarce. We assessed data from a random survey of households in the greater Port-au-Prince area.
Methods: Using random Global Positioning System (GPS) coordinate sampling, 1260 households (5720 individuals) were sampled. They were interviewed with a structured questionnaire by trained interviewers about their experiences after the departure of President Jean-Bertrand Aristide. The response rate was 90·7%. Information on demographic characteristics, crime, and human rights violations was obtained.
Findings: Our findings suggested that 8000 individuals were murdered in the greater Port-au-Prince area during the 22-month period assessed. Almost half of the identified perpetrators were government forces or outside political actors. Sexual assault of women and girls was common, with findings suggesting that 35 000 women were victimised in the area; more than half of all female victims were younger than 18 years. Criminals were the most identified perpetrators, but officers from the Haitian National Police accounted for 13·8% and armed anti-Lavalas groups accounted for 10·6% of identified perpetrators of sexual assault. Kidnappings and extrajudicial detentions, physical assaults, death threats, physical threats, and threats of sexual violence were also common.
Interpretation: Our results indicate that crime and systematic abuse of human rights were common in Port-au-Prince. Although criminals were the most identified perpetrators of violations, political actors and UN soldiers were also frequently identified. These findings suggest the need for a systematic response from the newly elected Haitian government, the UN, and social service organisations to address the legal, medical, psychological, and economic consequences of widespread human rights abuses and crime.
Contexte : Les preuves fiables de la fréquence et de la gravité des violations des droits humains en Haïti après le départ du président élu en 2004 étaient rares. Nous avons évalué les données d'une enquête aléatoire auprès des ménages de la grande région de Port-au-Prince.
Méthodes : En utilisant un échantillonnage aléatoire par coordonnées GPS (Global Positioning System), 1260 ménages (5720 individus) ont été échantillonnés. Ils ont été interrogés à l'aide d'un questionnaire structuré par des enquêteurs formés sur leurs expériences après le départ du président Jean-Bertrand Aristide. Le taux de réponse a été de 90,7 %. Des informations sur les caractéristiques démographiques, la criminalité et les violations des droits de l'homme ont été obtenues.
Conclusions : Nos résultats suggèrent que 8000 personnes ont été assassinées dans la grande région de Port-au-Prince au cours de la période de 22 mois évaluée. Près de la moitié des auteurs identifiés étaient des forces gouvernementales ou des acteurs politiques extérieurs. Les agressions sexuelles à l'encontre des femmes et des filles étaient courantes, les résultats suggérant que 35 000 femmes ont été victimes de violences dans la région ; plus de la moitié de toutes les victimes féminines avaient moins de 18 ans. Les criminels étaient les auteurs les plus identifiés, mais les agents de la police nationale haïtienne représentaient 13,8 % et les groupes armés anti-Lavalas représentaient 10,6 % des auteurs identifiés d'agressions sexuelles. Les enlèvements et les détentions extrajudiciaires, les agressions physiques, les menaces de mort, les menaces physiques et les menaces de violences sexuelles étaient également courants.
Interprétation : Nos résultats indiquent que la criminalité et les violations systématiques des droits humains étaient courantes à Port-au-Prince. Bien que les criminels aient été les auteurs de violations les plus identifiés, les acteurs politiques et les soldats de l'ONU ont également été fréquemment identifiés. Ces résultats suggèrent la nécessité d'une réponse systématique de la part du gouvernement haïtien nouvellement élu, de l'ONU et des organisations de services sociaux pour faire face aux conséquences juridiques, médicales, psychologiques et économiques des violations des droits humains et de la criminalité généralisées.
(Traduit par Mouka)