Sans prétendre aller jusqu’au bout de la découverte de toutes les résurgences de la féminité dans ces textes, il s’agira d’abord pour nous de déceler les stratégies déployées (consciemment ou inconsciemment) par quatre romancières haïtiennes et de souligner l’indéniable spécificité de leurs revendications féministes. Outre des éléments formels propres, cette spécificité peut être repérée par le traitement particulier qu’elles assignent aux thèmes traditionnels et par la nouveauté de ceux qu’elles introduisent dans un espace thématique fortement circonscrit jusque là. Ces traits ont contribué à créer une écriture dotée d’un caractère propre au sens où l’entendait Roland Barthes, à savoir : « l’écriture comme une morale de la forme » ou « ce rapport entre la création et la société, la forme saisie dans son intention humaine et liée aux grandes crises de l’histoire ». Les traits marquants de cette écriture imprégneront, nous le verrons, une orientation à toute la littérature romanesque des trente dernières années.
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