Every year in Haiti and its diaspora, the Lenten and Vodou festivals of Rara occur through Easter Sunday. In this article, I argue that religious performances, such as Rara, are critical sites of Black women's social and economic empowerment. In particular, the women performers of Rara or the queens use Rara to empower themselves. Based on long-term ethnographic research in Haiti, I attend to the way Black women transform play and Black religious expression into labor or what I call spiritual play-labor. This concept builds on the works of Robin D.G. Kelley's (1997) and Oneka LaBennett's (2011) in which they attend to the ways that Black youth turn play and Black cultural expression into labor. I use Spiritual play-labor as an analytic to explore the ways that Haitian women turn spiritual performances and Rara's carnivalesque play into labor that is compensated. The queen's reframing of their performance as labor relies upon their understanding of chalè or heat in which Black women's beauty and bodily work are central. Situating myself within the field of Black feminist anthropology, I explore my role as a feminist ethnographer in advocating with the queens to reframe their spiritual play into labor.
Chaque année, en Haïti et dans sa diaspora, le carême et les festivals vodou du Rara se déroulent jusqu'au dimanche de Pâques. Dans cet article, je soutiens que les spectacles religieux, tels que le Rara, sont des sites critiques pour l'autonomisation sociale et économique des femmes noires. En particulier, les femmes qui interprètent le Rara ou les reines utilisent le Rara pour s'autonomiser. Sur la base d'une recherche ethnographique à long terme en Haïti, je m'intéresse à la manière dont les femmes noires transforment le jeu et l'expression religieuse noire en travail ou ce que j'appelle le travail ludique spirituel. Ce concept s'appuie sur les travaux de Robin D.G. Kelley (1997) et Oneka LaBennett (2011), qui s'intéressent à la façon dont les jeunes Noirs transforment le jeu et l'expression culturelle noire en travail. Je me sers du jeu spirituel comme d'une analyse pour explorer les façons dont les femmes haïtiennes transforment les performances spirituelles et le jeu carnavalesque de Rara en travail rémunéré. Le recadrage par la reine de sa performance en tant que travail repose sur sa compréhension de la chalè ou chaleur dans laquelle la beauté et le travail corporel des femmes noires sont centraux. En me situant dans le champ de l'anthropologie féministe noire, j'explore mon rôle d'ethnographe féministe en plaidant auprès des reines pour recadrer leur jeu spirituel en travail. (Traduit par Mouka)