Dans son texte, Judite Blanc livre son témoignage de la crise haïtienne et de ses conséquences sur les communautés, notamment l’augmentation de la détresse financière et ses impacts psychologiques, l’accès restreint aux services essentiels, l’institutionnalisation de la violence et de l’impunité, l’exposition élevée des femmes et des filles aux violences à caractère sexuel et sexiste, le déplacement des personnes en raison des violences des gangs armés, l’augmentation du taux de migration et d’autres indicateurs sociaux et de santé majeurs qui sont en déclin. En effet, entre 2010 et 2022, l’Indice de Paix Globale d’Haïti a chuté, passant du rang 93/163 à 115/163. Dans son modèle biopsychosocial exploitable pour la guérison et la consolidation de la paix en Haïti, Blanc décrit la crise haïtienne comme un cercle vicieux entre la crise sociopolitique, la criminalité organisée, la violence structurelle, la violence interpersonnelle et la crise de santé publique. Cette crise prend racine dans des causes profondes, comme des traumatismes passés non guéris, des valeurs culturelles, des normes de genre, l’absence de réparation et une organisation sociale inéquitable. Néanmoins, l’autrice voit une lueur d’espoir à la crise haïtienne à travers les initiatives communautaires d’éducation à la paix qui sont en cours à Port-au-Prince et propose un cadre intégratif pour la consolidation de la paix durable. La mise en œuvre de ce cadre suivrait quatre axes : l’éducation/formation, la recherche/diffusion, les interventions cliniques holistiques et les services communautaires/de plaidoyer. Finalement, Judite Blanc prône la désescalade de la crise pour une résolution non violente des conflits et une paix intégrative via des mesures de réparation sociale et psychologique, le désarmement, des politiques équitables et l’éducation non violente. (Résumé par Mouka)
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