One year after the return of democratically-elected President Jean-Bertrand Aristide to Haiti, victims of human rights violations during the period of military rule from 1991 to 1994 face the difficult task of seeking accountability and justice for these violations. Although the Haitian government has established or tried to establish several mechanisms to assist victims, very few perpetrators have been brought to justice. Women face particular burdens in seeking justice in Haiti; current laws and legal practice provide little recourse to women who have been victims of rape or other violence. The military government’s widespread and systematic use of rape and other violence against women as tools of repression has been extensively documented by both Haitian and international human rights monitors. This violence has occurred in a context where the consequences of rape are particularly sever: women have limited or no access to medical, social, or psychological assistance. Yet little has been done either to assist the victims or punish the perpetrators.
In February and July 1995, Minnesota Advocates for Human Rights sent delegations to Haiti to investigate further the violence against women during the time of military rule and to evaluate the mechanisms which were established by the Haitian government to address these human rights violations. This report is based primarily upon the information gathered during those visits.
Un an après le retour en Haïti du président démocratiquement élu Jean-Bertrand Aristide, les victimes de violations des droits de l'homme commises pendant la période du régime militaire, de 1991 à 1994, sont confrontées à la difficile tâche de demander des comptes et d'obtenir justice pour ces violations. Bien que le gouvernement haïtien ait mis en place ou tenté de mettre en place plusieurs mécanismes d’assistance aux victimes, très peu d'auteurs de ces violations ont été traduits en justice. Les femmes doivent faire face à des difficultés particulières lorsqu'elles demandent justice en Haïti ; les lois et les pratiques juridiques actuelles offrent peu de recours aux femmes qui ont été victimes de viols ou d'autres violences. L’utilisation généralisée et systématique par le gouvernement militaire du viol et d'autres formes de violence contre les femmes comme outils de répression a été largement documentée par les observateurs haïtiens et internationaux des droits de l’homme. Ces violences se sont produites dans un contexte où les conséquences du viol sont particulièrement graves : les femmes ont un accès limité, voire inexistant, à une assistance médicale, sociale ou psychologique. Pourtant, peu de choses ont été faites pour aider les victimes ou punir les auteurs.
En février et juillet 1995, Minnesota Advocates for Human Rights a envoyé des délégations en Haïti pour enquêter sur la violence contre les femmes pendant la période du régime militaire et pour évaluer les mécanismes mis en place par le gouvernement haïtien pour lutter contre ces violations des droits de l'homme. Le présent rapport se fonde principalement sur les informations recueillies au cours de ces visites.