Cet article examine le rôle précurseur de Frédéric Marcelin dans la représentation des femmes dans la littérature caribéenne. L'auteure, Yvette Tardieu Feldman, souligne le paradoxe de la représentation féminine dans cette littérature : célébrée en poésie mais rarement protagoniste dans les romans. Elle explique cette rareté par la subordination des femmes dans la société insulaire. Quelques auteures féminines comme Paula Marshall et Simone Schwartz-Bart ont récemment mis en scène des héroïnes, mais l'exploration de la condition féminine reste peu fréquente. Dans ce contexte, Marcelin apparaît comme un pionnier, non seulement en Haïti mais dans toute la littérature caribéenne. Son roman "Marilisse" est particulièrement mis en avant comme présentant son personnage féminin le plus complet, inspiré par différents modèles littéraires français. L'article analyse le féminisme de Marcelin comme novateur dans le contexte haïtien, tout en étant ancré dans l'humanisme bourgeois et libéral français. Il critique notamment le double standard moral concernant la sexualité des hommes et des femmes dans la société bourgeoise. Tardieu Feldman positionne ainsi Marcelin comme un précurseur important dans la représentation des femmes caribéennes en littérature, tout en soulignant ses influences françaises et son approche qui relève plus du constat sympathique que de la revendication militante. (Résumé par Mouka)
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