Le présent papier se propose d’étudier la relation entre la pauvreté et la fécondité en Haïti. Les données sont issues de l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) d'Haïti de 2000. L’approche de la pauvreté utilisée est une forme d’opérationnalisation du concept de fonctionnements ou capabilités élémentaires de Sen (1999) – pauvreté non monétaire. La
fécondité est définie en termes de parité – nombre moyen d’enfants qu’a eu une femme pendant les cinq années précédant l’enquête. Les principales conclusions de cette recherche se résument ainsi : d’une part, comme dans le cas des pays africains, l’impact de la pauvreté sur les comportements de fécondité des femmes, en Haïti, n’est pas connu à l’avance contrairement aux idées reçues. C’est ainsi que, d’autre part, la relation « pauvreté-fécondité » indique que l’effet de la pauvreté diminue lorsque l’on contrôle, notamment, par des variables comme la région de résidence du ménage. Ceci peut s’expliquer par le fait que la localisation géographique du ménage peut se révéler un puissant facteur de pauvreté non monétaire. Dans cette optique, il est probable que l’influence de la région de résidence atténue partiellement l’impact de la pauvreté sur la fécondité. Enfin, s’inscrivant dans un contexte particulier de profondes mutations économiques, sociales et politiques, cette recherche mérite d’être approfondie pour voir, entre autres, dans quelle mesure celles-ci peuvent affecter le processus de
transition démographique qui est encore balbutiant en Haïti. Ce, en vue d’enrichir le débat sur les relations entre la pauvreté et la fécondité, et d’aider, par ailleurs, les décideurs à mieux concevoir les politiques publiques en matière de santé de la reproduction.
Pauvreté non monétaire et fécondité en Haïti
2007
dans
141
Lieu
Mots-clés
Résumé
Résumé :
Lien externe