Adeline Magloire Chancy propose dans cet article une vision collective du combat pour les droits des femmes. Elle insiste sur le fait que la libération des femmes ne consiste pas à se séparer des hommes, mais plutôt à transformer un ordre social qui, à travers la famille, l’école, la religion ou le droit, impose depuis des générations des rôles stéréotypés et des normes de genre. L’ensemble des institutions, héritées du passé, continue d’influencer les mentalités, y compris chez les victimes elles-mêmes, qui reproduisent souvent inconsciemment ces schémas.
Il s'agit d’un combat idéologique, intellectuel et collectif, qui doit mobiliser l’intelligence et la raison, qualités partagées par tous. L’article n'omet pas de mentionner que les hommes, eux aussi prisonniers de ces modèles, doivent s’impliquer pleinement, non comme simples soutiens, mais comme acteurs à part entière. L’exemple du Code pénal haïtien, également cité dans l’article, a longtemps été empreint de dispositions discriminatoires, mais réformé en 2005 pour reconnaître le viol comme un crime contre la personne et supprimer des articles archaïques.
Ce processus de réforme, mené grâce à la mobilisation des organisations de femmes et à la concertation avec l’État, illustre la force de l’action collective. Adeline Magloire Chancy conclut que la lutte pour les droits des femmes est une cause commune, qui vise à établir un ordre social plus juste et équitable, porté par tous, femmes et hommes, pour le bien de la société tout entière. (Résumé par Mouka)