This article uses Haitian anthropologist Suzanne Comhaire-Sylvain’s study of burial practices and kinship networks in the rural town of Kenscoff to consider the relationship between rituals for the dead and women’s rights activism following the United States occupation (1915-1934). Observing her 1937-1938 field notes and unpublished writings on family cemeteries and ceremonies, alongside her publications in the feminist journal La Voix des Femmes during the interwar period, I argue that in Comhaire-Sylvain’s navigation of the tactile and ephemeral space of the dead she articulated the values of a nascent Haitian feminism. Understanding the spaces of death and political organizing as locations to establish and refashion culture and gendered meanings, I consider Comhaire-Sylvain’s research practice and production as a site of public mourning and an entry point for understanding elite women’s early
twentieth-century intellectual thought in Haiti.
Cet article utilise l'étude de l'anthropologue haïtienne Suzanne Comhaire-Sylvain sur les pratiques funéraires et les réseaux de parenté dans la ville rurale de Kenscoff pour examiner la relation entre les rituels pour les défunts et le militantisme pour les droits des femmes après l'occupation américaine (1915-1934). En observant ses notes de terrain de 1937-1938 et ses écrits inédits sur les cimetières et les cérémonies familiales, ainsi que ses publications dans la revue féministe La Voix des Femmes pendant l'entre-deux-guerres, je soutiens que dans la navigation de Comhaire-Sylvain dans l'espace tactile et éphémère des morts, elle a articulé les valeurs d'un féminisme haïtien naissant. Comprenant les espaces de la mort et de l'organisation politique comme des lieux d'établissement et de refonte de la culture et des significations liées au genre, je considère la pratique et la production de la recherche de Comhaire-Sylvain comme un site de deuil public et un point d'entrée pour comprendre la pensée intellectuelle des femmes d'élite du début du XXe siècle en Haïti.