Today, after twenty years of active and visible work on the national scene, Haitian feminism is at a crossroads. My paper seeks to address the nature of this crossroads, which I believe is at an impasse between legal reform and cultural shifts that have lagged behind the movement that occasioned structural change at the State level. Complicating this impasse further has been the effects of foreign policy between the US and Haiti that has unduly impacted the agricultural sector, especially rice production, an exclusively female domain historically. How do we think in simultaneity of the effects foreign policy and state control on the lives of women, of state involvement in gender issues, especially in ensuring physical security for women in the sub-strata of society whose vulnerability is at once an effect of their economic location and of cultural bias? This paper will suggest avenues for rethinking state involvement from the point of view of cultural shifts. I will argue that without a commitment from the State that affects cultural bias and, vice versa, involvement of grassroots as well as more formalized feminist agendas, in the formation of new cultural paradigms, including a Haitian feminist version of “intersectionality,” advancements will be minimal.
Aujourd'hui, après vingt ans de travail actif et visible sur la scène nationale, le féminisme haïtien est à la croisée des chemins. Mon article cherche à aborder la nature de ce carrefour, qui, selon moi, se trouve dans une impasse entre la réforme juridique et les changements culturels qui ont pris du retard par rapport au mouvement qui a entraîné des changements structurels au niveau de l'État. Cette impasse est encore compliquée par les effets de la politique étrangère entre les États-Unis et Haïti, qui a eu un impact excessif sur le secteur agricole, en particulier la production de riz, un domaine exclusivement féminin historiquement. Comment penser simultanément aux effets de la politique étrangère et du contrôle de l'État sur la vie des femmes, à l'implication de l'État dans les questions de genre, notamment pour assurer la sécurité physique des femmes dans les sous-strates de la société dont la vulnérabilité est à la fois un effet de leur situation économique et d'un préjugé culturel ? Cet article propose des pistes pour repenser l'implication de l'État du point de vue des changements culturels. Je soutiendrai que sans un engagement de l'État qui affecte les préjugés culturels et, vice versa, sans l'implication des agendas féministes de base ainsi que ceux plus formels, dans la formation de nouveaux paradigmes culturels, y compris une version féministe haïtienne de « l’intersectionnalité », les avancées seront minimes. (Traduit par Mouka)
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