L’analyse du contexte sociohistorique permet de situer la violence politique et domestique en Haïti. À partir de la révolution haïtienne de 1791-1803, Haïti devient la première république noire indépendante. Parallèlement, le statut des femmes recule en Haïti et les Haïtiennes se retrouvent au bas de la hiérarchie sociale. De plus, pour être reconnue internationalement, Haïti doit payer des réparations financières ; cette dette maintient le pays dans la pauvreté économique, entraîne des sièges militaires et isole le pays sur la scène internationale. Depuis la chute de Duvalier en 1986, plusieurs initiatives de femmes haïtiennes ont réclamé la paix et la réconciliation. L’intérêt des femmes pour réduire la violence politique et culturelle et augmenter la représentativité est étroitement lié à la volonté de lutter contre la violence domestique. Malgré des initiatives comme des campagnes d’éducation à la violence politique et domestique et la mise en place de services par des organisations pour les victimes de violences domestiques, 7 femmes sur 10 sont victimes d’au moins une forme de violence en Haïti. Les facteurs de risque individuels se combinent aux facteurs environnementaux comme le haut taux de chômage (70 %), le haut taux d’analphabétisme (50 %), l’absence de lois sur la violence domestique, etc. La violence domestique a des conséquences physiques et psychologiques sur les femmes et les enfants qui en sont victimes. Quant à elles, les familles qui émigrent aux États-Unis rencontrent de nouveaux défis comme des conflits intergénérationnels, et la violence conjugale demeure une problématique. L’entrée en vigueur du Violence Against Women Act (VAWA) et de ses amendements a permis de suspendre les déportations des femmes victimes de violence domestique et de leurs enfants et a permis aux femmes victimes de violence domestique mariées, divorcées ou veuves de citoyens américains ou de résidents permanents de faire une demande de résidence permanente sans parrainnage. De plus, l’acte a donné la directive de produire de la documentation pour éduquer les femmes sur leurs droits et les ressources disponibles. Néanmoins, on recommande que les mesures de la VAWA soient rendues accessibles aux femmes qui sont mariées à des hommes qui ne sont pas citoyens ou résidents permanents et que la documentation pour informer les victimes soit rendue accessible en créole. (Résumé par Mouka)
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