This project is a critical examination of Haitian migration and displacement in North America that engages both a theoretical and literary analysis of exile and diaspora as consequences of migration and displacement. Grounded in literary criticism, this dissertation argues that Haitian writers in North America inscribe migration by troping exile and diaspora to speak of the predicament of displaced migratory subjects and their inevitable crossings of places, landscapes, borders, cultures, and nations. In this dissertation, Haiti Re-membered: Exile, Diaspora, and Transnational Imaginings in the Writings of Edwidge Danticat and Myriam Chancy, I analyze three novels by Haitian-American writer Edwidge Danticat: Breath, Eyes, Memory (1994), The Farming of Bones (1998), and the Dew Breaker (2004); and two novels by Haitian Canadian writer Myriam Chancy: Spirit of Haiti (2003) and The Scorpion's Claw (2005). I show how Danticat and Chancy trope exile and diaspora to critique and revise traditional notions of Haitian identity and its textual representations, as well as redefine a Haitian identity outside of place and habitual home space. However, I examine major differences between Danticat based on intentionality, orientation, and professional training. I argue that while Danticat inscribes Haitian migration through what I call the habitus of diaspora, Chancy inscribes migration through the habitus of exile.
Methodologically, I merge three fields of study, African Diaspora Studies, Feminist Studies and Postcolonial Studies, to (1) examine the historical, social, political, and literary specificities of Haitian migration and displacement in North America within discourses of exile and diaspora, (2) provide a theoretical framework for analyzing the contours of Haitian displaced migratory subjects, and (3) present a literary analysis that explores the ways in which issues of migration, displacement, exile and diaspora, as well as the condition of Haitian displaced migratory subjects are textually narrated and represented through themes of home, identity (national, personal, gendered and communal), memory, history, silence, and haunting. My readings of the novels, analyzed through the focus on these core themes, show that Danticat and Chancy present feminized (re) readings of Haitian history and alternative modes to writing the experience of migration and displacement with a keen awareness of the diasporic and transnational contours that complicate traditional notions of Haitian identity. They offer a gendered critique to ideology of nationhood, exposing not only its myths and mechanism of silencing and disavowal, but also its displacement of women and their own stories and lived experiences.
Ce projet est un examen critique de la migration et du déplacement haïtiens en Amérique du Nord qui engage à la fois une analyse théorique et littéraire de l'exil et de la diaspora comme conséquences de la migration et du déplacement. Ancrée dans la critique littéraire, cette thèse soutient que les écrivains haïtiens en Amérique du Nord inscrivent la migration en utilisant l'exil et la diaspora pour parler de la situation difficile des sujets migrateurs déplacés et de leurs inévitables traversées de lieux, de paysages, de frontières, de cultures et de nations. Dans cette dissertation, « Haiti Re-membered : Exile, Diaspora, and Transnational Imaginings in the Writings of Edwidge Danticat and Myriam Chancy », j'analyse trois romans de l'écrivain haïtien-américain Edwidge Danticat : « Breath, Eyes, Memory » [(Le cri de l’oiseau rouge)] (1994), « The Farming of Bones » [(La récolte douce des larmes)] (1998), et « The Dew Breaker » [(Le briseur de rosée)] (2004) ; et deux romans de l'écrivaine haïtienne canadienne Myriam Chancy : « Spirit of Haiti » (2003) et « The Scorpion's Claw » (2005). Je montre comment Danticat et Chancy utilisent l'exil et la diaspora pour critiquer et réviser les notions traditionnelles de l'identité haïtienne et ses représentations textuelles, ainsi que pour redéfinir une identité haïtienne en dehors du lieu et de l'espace habituel du foyer. Cependant, j'examine les différences majeures entre Danticat basées sur l'intentionnalité, l'orientation et la formation professionnelle. Je soutiens que si Danticat inscrit la migration haïtienne à travers ce que j'appelle l'habitus de la diaspora, Chancy inscrit la migration à travers l'habitus de l'exil.
Sur le plan méthodologique, je fusionne trois champs d'études, les études de la diaspora africaine, les études féministes et les études postcoloniales, pour (1) examiner les spécificités historiques, sociales, politiques et littéraires de la migration et du déplacement des Haïtiens en Amérique du Nord dans le cadre des discours sur l'exil et la diaspora, (2) fournir un cadre théorique pour analyser les contours des sujets migratoires déplacés haïtiens, et (3) présenter une analyse littéraire qui explore les façons dont les questions de migration, de déplacement, d'exil et de diaspora, ainsi que la condition des sujets migratoires déplacés haïtiens, sont textuellement racontées et représentées à travers les thèmes du foyer, de l'identité (nationale, personnelle, genrée et communautaire), de la mémoire, de l'histoire, du silence et de la hantise. Mes lectures des romans, analysées à travers l'accent mis sur ces thèmes centraux, montrent que Danticat et Chancy présentent des (re) lectures féminisées de l'histoire haïtienne et des modes alternatifs à la rédaction de l'expérience de la migration et du déplacement avec une conscience aiguë des contours diasporiques et transnationaux qui compliquent les notions traditionnelles de l'identité haïtienne. Elles proposent une critique genrée de l'idéologie de la nation, exposant non seulement ses mythes et ses mécanismes de réduction au silence et de désaveu, mais aussi son déplacement des femmes et leurs propres histoires et expériences vécues. (Traduit par Mouka)